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    Depuis notre arrivée à la maison, Romane est relativement plus agitée qu'auparavant. D'autant plus que je tente désespérément de la nourrir au biberon mais il est difficile de trouver exactement ce que le bébé recherche. Elle nous a réveillé plusieurs fois cette nuit pour allaiter, elle est rassasiée mais rejette tout. Donc, quelques heures après, elle redemande de nouveau. Lilia qui travaille actuellement est très fatiguée. Demain, elle sera en congé d'un jour. Elle pourra dormir ; bien sûr, si Romane y met du sien. Moi-même, j'ai du mal à cuisiner, me lever et écrire avec la fatigue qui m'assaille. Notre perle est décidément moins sage et ce n'est pas facile.

     


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  • Ecrit samedi soir...oubli de l'envoi !!

     

    Comme prévu, Romane a perdu le poids qui nous permet donc de dire qu'elle est en plein forme. Je suis impatiente de rentrer chez moi (ce soir) et d'écouter un peu de musique. La sonorité de la maternité n'est visiblement pas la meilleure qu'il soit. Depuis mon arrivée, j'entends la plupart des bébés pleuraient ce qui n'est, évidemment pas très agréable. Mes affaires sont prêtes, laissant place à d'autres futures mères. Mon corps brûle d'envie de rentrer mais je me sens totalement abandonnée par le personnel médical.

     

    Mes parents m'ont rendu visite tous les jours de la semaine, ils sont persuadés que Romane me ressemble. Tandis que les parents de Xavier, tout à fait au courant de la relation marginale de NOTRE famille, affirment que c'est le portrait de leur fils. Je crains que Lilia ne se sente hors du cercle familial. Il est difficile de donner des rôles propres à chacun, il y a moi la mère qui nourrit et baigne l'enfant, avec aisance et amour, Xavier le père dont les yeux se remplissent de larmes lorsqu'il voit l'enfant bougé, Lilia, la seconde mère, la future marraine qui regarde le spectacle et Véronique, qui ne serait alors que la belle-mère de Romane. Lilia dans le fond est perdue dans tout ça. Ces parents ne sont pas venus, je crois qu'ils ne viendront pas ; trop égoïstes, trop vieux-jeu. Je me sens aussi perdue que les autres face à tous les évènements importants que nous vivons, mais personne ne s'entraide. Nous avons l'impression d'être des victimes. C'est Romane qui doit sentir un abandon. Je ne sais pas si je serais capable de retourner à la maison. Il est grand temps que je prépare les affaires.

     

    J'ai remarqué que Romane a de nombreux rejets ce qui ne la nourrit plus. Le pédiatre (que j'ai vu ce matin) m'a affirmé que ce n'était pas grave, mais ça a tendance à m'impressionné. Il m'a expliqué aussi tous les vaccins à faire d'ici peu et l'efficacité du fluor (à donner à la petite) Après cela, il m'a donné l'autorisation de quitter la maternité dès l'après-midi. Je lui dis que j'allais bien malgré mon début de baby-blues. Il m'a souhaité bon courage pour la suite. Je crois qu'il va m'en falloir ; du courage !

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  • Je resterais dans la chambre, accompagnée de soins et de pleurs d'enfants jusqu'à samedi soir. Les médecins sont formels : ma perle va TRES bien ! Je lui donne le sein ; la douleur est supportable car c'est un moment privilégié entre la mère et son enfant. Je regarde ses yeux doux, je ne suis pas encore fixée sur leur couleur. Les miens sont marron tandis que ceux de Xavier sont verts. Je regarde sa petite bouche qui tente désespérément de trouver mon sein ; ce n'était pas chose facile dès les premières heures de sa vie. Elle a fini par s'y faire. Elle a effectué son premier rot tout à l'heure, alors que je la tenais de façon à ce que celui-ci soit favorisé. Nous étions toutes les deux. Sinon, Romane est sage comme une image bien que ses cris soient relativement aigus lorsqu'elle veut manger.

    Quand Lilia vient nous rejoindre, bien que les nombreux visiteurs soient présents, je sens qu'elle brûle d'impatience de porter l'enfant près d'elle. Je vois une étincelle dans ses yeux, j'ai toujours craqué pour la sensibilité de cette femme. Je ressens ce qu'elle ressent en profondeur dans mon corps. Si Romane s'agite en l'approche de l'allaitement, je lui propose de la prendre pour la porter quelques minutes ; avant qu'elle ne crie trop. Romane est une dormeuse. Cela me permettra d'écrire le soir, ou le matin, j'ai du mal à dormir car j'aime regarder ses petits doigts bouger. Je mets le mien et elle serre très fort, je sais que ça fait partie des réflexes archaïques des nouveaux-nés. Les nouveaux-nés ont un potentiel énorme, pourtant ils ne sont pas aussi forts que les autres animaux sur la Terre – si bien sûr, nous nous considérons comme des animaux.


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  • J'ai une formidable nouvelle à annoncer à tout le monde. Romane. N est venue au monde, mercredi 31 août 2005, à 15h12. Je suis actuellement sur mon lit à la clinique et je peux observer sa jolie bouille qui sommeille. Je n'ai effectivement que peu de force pour écrire exactement ce qu'il s'est passé mais je vais faire un effort. Sachez que je ne mettrais jamais le corps ou le visage de ma fille sur ce blog, je considère que les écrits sont bien suffisants.

     

    Comme je suis bien partie, je pense qu'il est essentiel de raconter rapidement l'accouchement et tout ce qui a suivi. Les futures mères se feront un plaisir de lire mon histoire, car cet accouchement a visiblement été un grand succès. J'ai cependant beaucoup souffert ; mais comme disent certaines de vos mères, les douleurs disparaissent lorsqu'on tient ce bébé tant voulu dans nos bras.

     

    J'ai ressenti quelques contractions dès le matin, lorsque Lilia est partie travailler. J'ai entendu la porte claquée et la voiture rapidement démarrée. Je me suis doucement levée comme tous les matins, angoissée par l'absence de Lilia et triste de devoir passer à nouveau une journée en solitaire. Seulement, vers neuf heures, les contractions se sont enchaînés et j'avais très mal. S'est accompagnées des diarrhées plutôt désagréables et nombreuses. C'est alors que je compris que le travail débutait et qu'il était grand temps de se rendre à la clinique (je n'ai pas accouché sur mon lieu de travail !). J'ai rapidement téléphoné à Lilia et Xavier. C'est Xavier qui m'a emmené puisqu'il était plus près de la clinique et Lilia qui nous a rejoint peu après. C'était un moment douloureux et magnifique. Je savais que peu de temps après, j'allais avoir un bébé dans les bras. J'ai perdu les eaux en arrivant sur le seuil de la porte.


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  •  Mon combat doux

    Une fois que je quittai les jupes de ma mère pour aller au collège, ce fut une autre histoire ; timide et réservée, j'étais quelque fois (bien que moins que certaines de mes collègues) la risée de mon école. Le travail de mon père ne me permettait pas d'être entièrement satisfaite de mes vêtements mais je tentais désespérément de convenir au mode collégienne que nous devions tous avoir. Je n'avais pas conscience à cette époque des années 80, de ces stupidités accablantes, alors pour plaire aux garçons, je faisais ce que la mode me demandait. Maquillage, musique, tout y passait bien que mes parents criaient après moi. C'est à 13 ans que je vécus ma première relation amoureuse avec un garçon (je ne me souviens plus de son nom) mais il me semble qu'il s'agissait de mon premier vrai baiser. Je fus drôlement choquée par cette forme de baiser baveux, qui dépassait des lèvres de ce garçon complètement effarouche mais dont la bouille me plaisait. Il m'attrapa la main une deuxième fois pour me ré-embrasser comme si la première fois n'était pas suffisante pour comprendre qu'il était sale de faire cela. On resta « petits amis » quelques jours aux yeux des gens mais nous étions incapables de faire des câlins et de se dire des mots doux, comme j'avais tant rêvé.

     

    Il est vrai que je regardais beaucoup les filles, sans pour autant me poser des questions. C'est à 15 ans que je fis la connaissance d'une jeune fille qui se déclara « lesbienne » haut et fort. Admirative face à sa force, elle ne tarda pas à voir que j'avais un faible pour les femmes. Je sortis avec elle pendant quelques mois et je vécus des moments fantastiques. C'est là que mes proches apprirent cette « tendance » comme ils disaient. Je n'eus pas d'autres relations avec les garçons et très peu avec les filles. A 21 ans, je rencontrai Lilia et vous pouvez voir la suite sur un autre article.

     

    J'ai tiré en clair les gros traits de ma jeunesse. Je ne tarderais pas à faire les détails qui me paraissent essentiels pour compléter ce blog.


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