• Je suis toujours à la maison. Je suis réveillée assez tôt le matin puisque j'entends Lilia se lever, déjeuner et partir. Je me sens très seule, heureusement que je peux me permettre d'écrire, même si, parait-il, c'est mauvais d'avoir la position que j'ai (pour les mains!) Ma mère me dit que le bébé va bientôt sortir, puisqu'il ne reste plus que 13 jours avant la date exacte, mais je crois qu'elle se sent bien à l'intérieur de mon ventre. Quand on y réfléchit, c'est ici qu'elle se trouvera le mieux.


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  • Avec Lilia, nous avons décidé que je tenterais d'allaiter le bébé. C'est pour nous quelque chose d'extraordinaire. Bien sûr, c'est aussi plus sain. Je suis juste un peu triste que Lilia, qui est pourtant une femme, ne puisse pas avoir ce beau cadeau. Mais je suis certaine que si l'enfance de Romane se passe bien et que l'argent nous le permet, elle fera elle-aussi un enfant. Je suis une femme libre et elle aussi. Nous avons le droit d'avoir une famille, comme tout le monde ! Je tiens à le préciser. Il est vrai que j'ai longtemps démenti que les couples homosexuels ne valaient pas un couple hétérosexuel. A l'époque, je n'avais pas connu le grand amour, j'étais jeune et je n'osais pas m'affirmer. Actuellement, je crois que tout le monde peut faire un enfant, si celui-ci l'a décidé. Bien entendu, faire un enfant ne signifie pas faire l'amour et l'élever dans la misère et la bêtise, mais faire un enfant, c'est l'aimer, le chérir. Nous avons beaucoup réfléchi avant d'en arriver au point de demander à un homme, il a fallu que nous parlions des heures le soir, avant de se coucher, après ou avant un câlin. Nous en sommes devenues matures et j'attends maintenant la naissance avec impatience.

     

    Lorsque j'accoucherais, vous pourrez avoir rapidement des nouvelles de moi puisque j'ai un ordinateur portable. Il est neuf d'hier ; c'est pour cette raison que j'ai passé mon après-midi à y inscrire tous ces mois de grossesse. Ces mois d'impatience et de bonheur.

     

     


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  • J'ai fait l'examen du huitième mois aussi. Romane est en parfaite forme. Normalement, l'accouchement se fera sans césarienne. J'ignore si je le ferais par péridurale, ça dépendra de la douleur. Elle tape souvent contre mon ventre mais c'est un signe de vie, j'ai beau avoir mal, je suis aussi très rassurée. La naissance est prévue pour le 22 septembre. Je vois bien que ça approche. J'ai hâte d'y être mais j'ai très peur. D'autant plus que l'enfant peut naître "tranquille" à partir du 28 août ! Sa chambre est prête ; Lilia s'est fait un plaisir d'aménager la cuisine pour les ustensiles du nourrissons, sa chambre et les placards. Je n'aime pas trop les couleurs que l'on met à des babioles pour enfant mais je dois respecter leur goût.

    J'avais, lors de notre emménagement, décoré les pièces à mon goût, j'ai peur que le bébé casse tout mais il faudra encore une fois faire très attention.

     

    J'envisage de déménager les mois qui suivent mais je ne suis pas certaine que Lilia soit entièrement pour. J'appréhende. Oui j'ai peur que l'enfant se sente comprimée, nous avons seulement deux chambres, étroites, un salon (assez grand) et une cuisine. Bien qu'on puisse vivre aisément à deux, je crains que ça ne fasse trop étroit...à trois.


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  • L'arrivée du cinquième mois (mai) était extraordinaire. J'avais déjà fait la moitié de la grossesse, nous commencions à être très attachée à ce bébé et cette grossesse. Nous y pensions très souvent, on parlait de prénoms, de noms, de filles, de garçons, de couettes. Je me sentais encore forte et énergique. Je continuais à faire du piano (ma passion) car j'accompagnais Lilia qui faisait de la guitare sèche (pour ne pas réveiller le bébé !) Nos boulots prenaient beaucoup de notre temps mais nous parvenons à nous voir le soir, pour passer d'agréables moments à deux. Un peu à trois. Lilia aimait me touchait le ventre qui s'arrondissait à vue d'œil.

     

    C'est un soir où nous jouions de la musique que je sentis le bébé bougeait dans mon ventre. Ce fut un bonheur ! pour nous tous. Xavier et Véronique étaient présents aussi parce qu'ils seraient aussi les « parents » de cet enfant. A partir de ce jour, la naissance se fit longuement attendre. Il fallait acheter des vêtements plus larges, car mes seins et cuisses grossissaient à l'œil nu. D'autant plus que j'avais arrêté de fumer, comme Lilia.

     

    Le gynécologue nous annonça peu après (j'y allais avec Lilia) que j'attendais une fille. Nous étions très heureuses encore. Cependant, en juin, mes jambes étaient lourdes et je me sentais de plus en plus fatiguée. J'allais au travail avec difficulté mais je m'y efforçai car il n'avait toujours pas trouver de remplaçante (au bout de 5 mois !) J'aurais très bien pu arrêter dès ce stade mais les collègues m'aidaient, je faisais seulement de la dactylographie ; je ne rangeais plus les dossiers aux archives !

     

    C'est en juillet que je pris définitivement mes congés maternité car j'avais pris du poids et que j'étais effroyablement épuisée. On commença à préparer la chambre de l'enfant (Lilia était en vacances pour ça) Xavier nous fit la tapisserie et on commença à faire quelques achats. La naissance s'approchait.


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  •  De la découverte jusqu'à l'annonce...

    La grossesse n'a pas été, certes, toujours très facile à vivre. Je suis tous d'abord aller voir un médecin qui m'a rapidement envoyé vers un gynécologue. Je sais que je n'en avais parlé à personne pour ne pas leur faire de fausse-joie. Une fois que les certitudes ont été établies, j'ai effectué une déclaration de grossesse par mon médecin. Ce qui me gênait dans ces périples de futur mère, c'est qu'ils n'étaient pas au courant de mon homosexualité, et qu'il était parfois difficile d'expliquer exactement les situations. J'ai annoncé rapidement la bonne nouvelle à Lilia qui pleurait de joie. Quelques jours après, nous avons invité Xavier et Véronique à déjeuner pour leur dévoiler l'excellente nouvelle. J'étais enceinte de quatre semaines seulement ce qui me gênait particulièrement car la peur de perdre cet enfant, hantait mes nuits. Lilia me disait qu'il était normal d'avoir peur tout en me persuadant que la grossesse se passerait comme prévu.

     

    En mars, je suis allée voir mes parents avec Lilia, nos relations se passent très bien et nous nous entendons à merveille. Lorsque je leur ai dis que j'étais enceinte, ma mère n'a pas posé de questions, elle a tous simplement souri en me regardant. Elle était très heureuse pour moi, bien qu'elle se demandait par quel miracle, des lesbiennes tombaient enceintes. Mon père était moins ravi mais nous nous sommes tous embrassés et nous étions heureux. Par la suite, mon petit frère de trois ans mon cadet fut mis au courant.

     

    Il était plus difficile d'envisager que les parents de Lilia réagirait de cette façon. J'ai dû lui donner le plus de force possible pour qu'elle prenne la décision de s'y rendre. Ses parents sont assez âgés et ont une mauvaise opinion de l'homosexualité. Bien entendu, ils ont bien découverts les fantasmes et les amours naissants de leur fille alors qu'elle était adolescente, mais ils ont laissé faire comme s'il s'agissait d'une maladie temporaire. Une sorte de crise d'adolescence. Nous leur avons annoncé une visite par lettre et c'est moi qui ai pris la parole pour leur dire que j'attendais un enfant. Ils n'ont pas bronché. Nous sommes restées sagement mangé et nous sommes repartis. Lilia ne se sentait pas bien vis-à-vis de cela mais je l'aidais à tenir bon. Malgré quelques nausées que j'avais en soirée, ma grossesse avait l'air de bien débuter.

     

    Pour rapidement prévenir de la venue d'un bébé (qui étonnerait, pensais-je, plus d'un et une !), j'ai fait parvenir, après seulement 4 semaines de grossesse, la déclaration à ma caisse d'assurance maladie et à la caisse d'allocations familiales. Quelques jours après, j'ai prévenu mon employeur – qui de toute façon ne connaît pas Lilia. Etant restée dans mes rêves et mon enfance, j'ai trouvé que ces fonctionnalités à remplir n'était pas de tout repos.


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