J'écris pour ceux qui ont peur.

Je vis avec mon amie, mon amour depuis quelques années déjà, et des années de bonheur. Oui, il y a l'habitude, oui il y a la routine, oui, il y a les disputes. N'oubliez pas aussi les belles choses, l'amour, les caresses, les rires, les fêtes...

Il y a ce bébé, que nous avons eu TOUTES les deux. Deux mères pour une fille, bientôt peut-être un autre enfant, qui sait ?

J'ai repris le travail, Romane est chez une nourrice, une femme d'une quarantaine d'années qui a l'air douce comme un mouton. Une chance d'avoir eu à la rencontrer, ç'a l'air d'être quelqu'un de très sociable et qui connait particulièrement tout de l'enfant.

Donc, il y a aussi cet enfant avec nous, ce fruit de notre amour, que ça soit biologique ou pas dans un sens, ça fait perdre des habitudes pour en ajouter d'autres. On ne s'ennuie pourtant jamais, emménager ensemble ne veut pas dire rester à regarder la télé, faire l'amour après le film et se coucher jusqu'au lendemain matin.

Faire un enfant n'est pas non plus rester enfermée dans l'appartement, changer les couches, la baigner, se disputer pour son éducation. C'est aussi fournir un gros effort, sortir, lui apprendre de belles choses. Bientôt, on pourra lui montrer la mer, la montagne, les châteaux, les grandes villes, les animaux de la campagne.

On pourra, plus tard, reprendre à deux à trois, des voyages particuliers, découvrir un autre pays, à deux, à trois, s'aimer tous ensemble. Se disputer, se retrouver, s'embrasser.

C'est la vie.

Trois mois que Romane partage vraiment notre vie...qu'elle sourit, pleure, mange, gazouille maintenant...

Trois mois que j'ai l'impression de partager de belles choses avec mon amour.

Trois mois que nous sommes réunies, que je vis pleinement mon amitié avec Xavier et sa femme.

la pluie est présente sur notre maison, il fait déjà sombre. Trop sombre. Trop triste. Je prépare pour demain, l'anniversaire de ma Femme, et oui, elle aura 31 ans le 30. Que le temps passe vite. J'ai peur de tout ça.

Le visage de ma fille grandit, grossit, s'embellit. Maintenant, elle sourit un peu plus mais elle peut paraître grincheuse, car lorsqu'il y a du monde, elle me semble timide. Bientôt trois mois, déjà.

Mélancolie...

sortir...j'aimerais recommencer à sortir dans les orchestres, ou les théâtres. Avec la petite, ce n'est pas toujours possible. Mais bientôt, je sais que ça pourra se faire, son père la gardera le début de la nuit. Il est devenu plus proche de sa fille.

Je reprends le travail, pas le 01 décembre, mais dès lundi, il me reste donc que ce week-end pour profiter entièrement du congé maternité. Lilia me paraît presque prête à tomber enceinte, mais comment faire ? Xavier sera-t-il d'accord à nouveau ? Je ne suis pas sûre, je ne suis pas moi-même pas sûre de vouloir un bébé un autre.

Bonne nuit...!

Un enfant, une fille, c'est plus que toute la Terre, c'est notre chair, quelque chose qui est plus fort que tout l'amour de la Terre, plus fort que la divinité, une impression de bien-être physique et mental.

Que l'on ose m'enlever cet enfant, Romane, et cette Femme, Lilia, seraient effroyable, quelque chose d'absolument terrible, désastreux, quelque chose que l'on pourrait jamais me donner. Je perds ses deux êtres là, surtout Romane, Notre Romane, et je perds le sourire à jamais.

Je crois qu'il faut être mère pour s'en rendre réellement compte. Mère et amoureuse.

Romane commence à peine à gazouiller, va commencer à observer peu à peu le monde qui l'entoure, et quel n'est pas ma peur de voir comment celui-ci tourne, comment vais-je devoir l'élever ? Les questions fusent, et les réponses sont inexistantes. Mais nous avons cette facilité là, nous sommes plusieurs à lui donenr de l'amour, cette affection magnifique et j'ai envie que ma fille, soit aimée, soit heureuse, en tout cas, tant qu'on peut lui donner du bonheur. Je sais bien que les choses suivront, que ça sera un jour, à elle, de faire des choix.